Afghanistan, Libye, Côte d’Ivoire : fallait-il y aller ? Nous y sommes. Mais le bourbier afghan, l’histoire libyenne sans fin ou bien la course au cacao coûtent les yeux de la tête de la pauvre Marianne.
Les opérations extérieures de la France (OPEX) devraient peser un milliard et demi d’euros en 2011 au budget de la France contre 867 millions l’an passé.
Une belle inflation qui commence à faire tousser dans les rangs de l’Hémicycle alors que les députés doivent se prononcer sur la poursuite de l’engagement en Libye le 12 juillet prochain.
Selon l’article 35 de la Constitution, le Parlement doit donner son accord à toute opération à l’étranger au-delà de quatre mois d’hostilités.
Les débats s’annoncent houleux alors que l’ambiance est généralement à la retraite en plus ou moins bon ordre au plan international.
L’Italie demande l’arrêt des combats contre le fou de Tripoli officiellement pour permettre les opérations humanitaires mais surtout car les échecs électoraux essuyés par Berlusconi pousse la Ligue du Nord, alliée droitiste du Cavaliere, à exiger à corps et cris un cessez-le-feu en Libye allant de pair avec une baisse des impôts.
La campagne de Libye est assez chaude au plan budgétaire. Elle a coûté près de 720 millions de dollars aux Etats-Unis, qui y sont du bout des lèvres,. Cet épisode coûte 1,2 million d’euros par jour à la France qui, elle, affiche une posture « va t’en guerre » après les atermoiements en Tunisie.
BONNE MINE
Sur un autre front, en Afghanistan, Obama entonne, comme prévu, le chant du départ. L’homme du « yes we can » est coincé douloureusement après les dépenses engagées pour doter les Etats-Unis d’un système de sécurité sociale qui fait plongé le déficit budgétaire et changé la donne politique à mi-mandat.
Les aventures militaires de l’oncle Sam aux pays des barbus lui coûte la bagatelle de 10 milliards de dollars par mois. On comprend que la remise de l’avenir du pays entre les mains des autorités locales soit devenue une priorité.
La France a bonne mine. Elle était en Afghanistan depuis Jospin mais avait renforcé sa présence sous la direction nerveuse du Leader Minimo, toujours prêt à se faire bien voir à Washington.
Dans un beau mouvement d’ensemble, Paris a commencé à rapatrier au compte goutte ses trouffions du bourbier depuis longtemps stigmatisé par une bonne partie de l’Etat major.
Ce repli, n’est pas que la résultat d’une coordination internationale. Le livre blanc des armées, qui tire à boulets rouges sur les effectifs de la « grande muette » conduit notre chef suprême à répartir avec parcimonie nos troupes sur les théâtres guerriers de la planète.
Un mouvement qui se fera, nul doute, des plus discrets pendant la campagne pour 2012. Est venu le temps de la réforme et des retraites…
